Nina Ferrer-Gleize est artiste photographe et chercheuse. Elle est actuellement doctorante à Aix-Marseille Université et à l'École nationale supérieure de la photographie d’Arles, au sein du doctorat « pratique et théorique de la création artistique et littéraire ».
Elle a obtenu en 2015 un master de lettres et arts à Paris VII ; elle est également diplômée de la haute école des arts du Rhin à Strasbourg (2013) et de l’école supérieure d’art de Lorraine, Épinal (2011). Elle a co-fondé la maison d’édition Pétrole Éditions en 2013. Elle a enseigné de 2015 à 2019 à l’école supérieure d’art de Lorraine, site Épinal ; elle donne régulièrement des cours et workshops en école d’art et à l’université. Elle écrit des textes pour des artistes, ainsi que pour des catalogues d’exposition. Elle intervient au sein de colloques ou de séminaires, et a exposé son travail à Épinal, Strasbourg, Metz et Arles.
En retraçant quatre étés passés sur l’exploitation de mon oncle, éleveur de vaches laitières, je déploie une recherche artistique pensée dans une perspective dialogique, dans le côtoiement d’un agriculteur et de son activité. Sur la ferme, j’initie une série de gestes documentaires, avec l’intention de révéler ce qui « parle » et s’« écrit » dans ce lieu. L’agriculture est caractérisée par le travail du sol, par une façon de produire des traces, des empreintes. Par la photographie, je cherche à révéler l’écriture et la voix d’un lieu et de ses acteurs : l’agriculture comme écriture. L’enquête théorique liée à ce travail photographique s’attache à retracer l’histoire des représentations littéraires et artistiques du monde paysan au XIXe, siècle de la modernité et de l’apparition de la photographie. Comment passer de représentations qui ont recouvert le monde paysan à l’expression d’un monde qui se raconte lui-même ? La thèse prend la forme d’une exposition et d’une édition.