Mansar, Youssra

Comédienne, metteure en scène et actuellement doctorante en Arts de la scène, le cursus universitaire de Youssra Mansar se divise en deux parties: elle a obtenu un premier master en 2010 dans la spécialité mathématique et informatique. Elle y a découvert, entre autres, les langages de programmations, les réseaux, les applications web et l’algorithmie. Elle a parachevé son master avec une expérience professionnelle en alternance d’un an au sein de l’entreprise AB-Online solution.

Vient alors son second cursus universitaire, lié à sa passion pour la danse et le théâtre. Elle a entamé un parcours en Arts de la scène : Deust, licence, puis master. Elle s’est notamment formée dans le champs de l’esthétique, de la théâtrologie et des sciences humaines et du côté de la pratique comme actrice, assistante à la mise en scène puis metteuse en scène de spectacles amateurs étudiants avec le soutien de l’association PraticTeatr, le Crous et le théâtre Antoine Vitez. Le FSDIE a financé la mobilité de ces spectacles dans le cadre de festivals universitaires internationaux.

Forte de ces deux champs d’études et d’expériences, une réflexion s’est peu à peu façonnée autour des mutations de l’acteur en prise avec les nouvelles formes scénographiques, textuelles et robotiques.

Ce projet de thèse au carrefour de deux écoles doctorales, mené sous la direction de Julien Serres, maître de conférences en robotique bio-inspirée à l’Institut des Sciences du Mouvement, et de Louis Dieuzayde, maître de conférences en esthétique théâtrale au Laboratoire d’Etudes en Sciences des Arts, s’intitule « Acteur et drone. Dialectique du corps en scène et de son image fragmentée ».

C’est un projet interdisciplinaire qui mobilise plusieurs structures : le LESA (laboratoire d’études en sciences des arts), l’ISM (Institut des sciences du mouvement), l'École des mines de Saint-Etienne à Gardanne, le bâtiment Turbulence à Marseille, dédié au Master Arts, où j’ai bénéficié d’une première résidence en mars 2022, le Théâtre Antoine Vitez à Aix en Provence, où j’étais en résidence en avril 2022 et le Vélo Théâtre à Apt, scène conventionnée Théâtre d’objets et relation arts-science, pour une troisième résidence en octobre.

Ce projet, baptisé Novabot, est avant tout l’expérience d’une interaction entre un acteur énonçant un texte et un mini-dirigeable robotisé. L’acteur est filmé par la micro-caméra du dirigeable qui se déplace avec lui en maintenant toujours la même distance. En conséquence, certains éléments corporels à peine discernables de l’acteur sont captés et projetés de manière instantanée sur un écran installé sur scène. Au travers de cette interaction acteur et dirigeable, il s’agit d’étudier une interaction plus fondamentale, celle de l’acteur et du texte ; d’analyser l’acteur par le détail de ses fragments corporels sous l’effet de la diction, de l’énonciation d’un texte. 

Le texte investi résulte d’un montage de fragments de l’œuvre Valère Novarina, auteur de théâtre contemporain dont l’œuvre met en relief notamment l’assujettissement de l’homme à la parole.