Muriel Piqué est artiste chorégraphique chercheuse et performeuse. Elle débute son parcours de danseuse interprète auprès de Dominique Bagouet, au sein du Centre Chorégraphique National de Montpellier, en 1988. Puis elle danse avec plaisir auprès de Jean-Pierre Perreault (Montréal-Québec), Orazio Massaro, Olivier Farge, Mirjam Berns (Caracas-Venezuela), Bernard Glandier, Hervé Robbe, Felix Ruckert (Berlin-Allemagne). En 1999, elle créée sa première chorégraphie au sein de la Compagnie comme ça, dont elle prend la direction artistique : une trentaine de pièces verront le jour, essentiellement hors des espaces scéniques, dans l’intermédialité des écritures chorégraphiques, dramatiques et poétiques. Le texte est un élément constituant de sa pensée chorégraphique : Auteurs, poètes, essayistes, philosophes ou dramaturges participent de son travail – Olivier Apert, Edith Azam, Lucille Calmel, Jean Cagnard, Hervé Piekarsky, Michel Thion, Vannina Maestri, Fernando Echevarría (Portugal), Salah Stétié (Liban), etc... Ses créations sont accueillies au sein de Scènes Nationales et Conventionnées, de Festivals de danse et de performance, de Musées Nationaux et Lieux d'Art contemporain.
Presque 20 ans plus tard, en 2017, après avoir obtenu un Master en Sciences de l’Éducation spécialisé dans les théories des modèles de l’évaluation, elle s’engage dans une thèse de doctorat sous la mention "Pratique et Théorie de la Création Artistique et Littéraire". Les versants théorique et pratique, intrinsèquement reliés, sont conduits sous la codirection de Christine Esclapez, musicologue, et Annie Abrahams, artiste poète, pionnière de la performance en ligne en France, au sein de l’UMR CNRS-PRISM [Perception, Représentations, Image, Son, Musique].
« Je danse comme je suis... » pourrait être la phrase-clé pour aborder cette recherche doctorale. Le corps dansant révèle le temps de l’attention, situe la présence à soi et à autrui, réveille une force créative, source de résilience, afin de restaurer de "l’inouï" (Jullien, 2019) dans le quotidien des personnes. Muriel Piqué envisage sa recherche-création comme une conversation créative avec des habitants-spectateurs-internautes, les conviant à traverser des expériences vivantes, singulières, intimes, à danser ensemble. Elle explore alors les guidances et attitudes propices au surgissement de la danse en chacun. À partir de dispositifs participatifs connectés, l’expérience de la fabrique de la danse est mise en jeu in-situ, en présentiel et en virtuel, en temps réel et en différé. "Tels des objets énigmatiques" (Citton, 2021), deux projets prennent ainsi formes, invitant la danse à prendre une place de prédilection dans les lieux de vie, questionnant l'habiter et le vivre ensemble.
DISTANT MOVEMENTS
Un dispositif d'expérimentation et d'exposition interactif via internet, co-construit avec Annie Abrahams (artiste de la performance en réseau) et Daniel Pinheiro (artiste visuel en ligne).
Il s’agit d’éprouver le surgissement de la danse à distance, en silence, les yeux fermés, "à l’écoute du monde" (cf. J.-L. Nancy, 2002).
Une "anarchive" (comprenant écrits, photos, vidéos, etc.) du processus performatif est consultable en suivant ce lien : https://distantmovements.tumblr.com
COMPOSE & DANSE
Une application web interactive et participative, conçue par Muriel Piqué et développée avec Polytech Montpellier (Ecole polytechnique universitaire d’ingénieurs), librement accessible en suivant ce lien : https://compose-danse.art/
Grâce à l'outil numérique, il s'agit d'amener la danse au plus près des habitants ; dans notre société digitalisée, proposer d’entrer en mouvement via la fabrique sensible du chorégraphique est un enjeu sans précédent (D. Le Breton, 2016).
Une des questions qui fondent cette pratique de recherche est partagée en 3 minutes, ici : https://www.youtube.com/watch?v=Ft-eDsinDMI
