Novella Oliana est une artiste qui travaille avec le médium de la photographie et de la vidéo. Elle a suivi une formation initiale en « cultural studies » et a consacré plus particulièrement ses travaux au Moyen-Orient et à la Méditerrannée. Elle prépare actuellement un doctorat intitulé "UN ESPACE NÉCESSAIRE. La surface de la mer comme support critique d'un dispositif de recherche et création en Méditerranée" en Arts plastiques et Sciences de l’art et sous la direction de Jean Arnaud, au LESA. Parallèlement elle enseigne la pratique et la théorie de la recherche artistique à Rome et Bari. Elle vit et travaille à Rome, à Marseille et Bari.
Mon travail de recherche et création porte sur la surface aquatique de la Méditerranée, non seulement sur sa perception et ses représentations en tant qu’espace allégorique et symbolique, mais également sur son fonctionnement en tant que territoire géographique et social. Ma thèse concerne principalement la complexité géopolitique de cette surface maritime, que divers domaines contemporains analysent, et notamment la recherche en art. Les notions d’altérité de frontière — infranchissable ou pas —, traversent mon mémoire, par rapport à un espace qui sans cesse se transforme, se construit et se déconstruit.
Ma recherche-création, fondée sur un processus performatif entre faire et défaire, interroge la dimension relationnelle de cet espace physique et mental qui « ne peut pas ne pas être ». Je considère la surface marine et l’image de la mer en tant qu’habitus, disposition mentale, lieu à habiter ou membrane entre les dimensions intime et extime du corps. J’interroge cette image comme texte et pré-texte, c’est-à-dire comme lieu et comme tissu de situations créées. J’utilise ainsi mes photographies dans divers dispositifs pour reconstituer une nouvelle architecture mentale de la mer où bien pour retracer un récit entre réel et imaginaire. Mes œuvres sont des lieux de mémoire qui résultent d’une stratification de sens et je les qualifierais volontiers d’« images-événement », au sens deleuzien. Ma pratique ne sépare pas création de formes visuelles et méthode de recherche scientifique. Mes gestes définissent un espace expérimental et interactif, entre réception, perception et compréhension du territoire méditerranéen : ce dernier témoigne d’un processus de connaissance « incorporée » et interdisciplinaire.